Syndrome myasthénique congénital (type Retriever)

 

Gène impliqué : COLQ

Mode de transmission : Autosomique récessif

Pour une maladie génétique autosomique récessive, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie. Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation. Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont porteurs et peuvent transmettre la mutation à leur descendance.

Mutations :

Mutation Golden Retriever : Substitution, gène COLQ ; c.1010 T>C, I337T, exon 14

Mutation Labrador Retriever : Substitution, gène COLQ ; c.880 G>A, p.(G294R)

Systems médicaux : Nerveux, musculaire, neuromusculaire

Races : Golden Retriever, Labrador Retriever

Âge d’apparition des signes cliniques : 6 semaines

Les syndromes myasthéniques congénitaux regroupent des désordres héréditaires interférant avec la transmission du signal nerveux vers le muscle à la jonction neuro-musculaire. Chez les mammifères, cette signalisation est faite par la neuro transmetteur l’acétylcholine, et l’enzyme acétylcholinestérase est essentiel dans ce processus. Une mutation autosomique récessive dans le gène COLQ qui code pour l’acétylcholinestérase a été identifiée chez le Labrador Retriever ; une autre mutation dans la même gène a été identifiée chez le Golden retriever.  Ces mutations cause une diminution de l’acétylcholinestérase qui augmente la quantité d’acétylcholine à la jonction neuro-musculaire.  Par conséquent, le muscle devient désensibilisé face à ce neurotransmetteur et le muscle répond moins à la stimulation nerveuse.  La maladie donne les signes cliniques qui apparaissent chez les jeunes chiots et qui inclue une faiblesse musculaire généralisée, une démarche saccadée, des chutes, de la difficulté en position de défécation, une fatigue prononcée.  Les symptômes s’aggravent avec l’activité physique Les symptômes peuvent s’aggraver pour présenter une difficulté respiratoire, et une paralysie des quatre pattes.  Le diagnostic est difficile à établir puisque la plupart des symptômes correspondent à plusieurs types de maladie neuromusculaire, mais peut être établi à l’aide d’un examen physique, d’un examen neurologique, de tests électrodiagnostiques comme une électromyographie (EMG), une biopsie musculaire et maintenant les tests ADN.  Il n’existe pas de traitement pour l’animal atteint de la maladie et le pronostic est, pour l’instant, sombre.  Grâce aux tests ADN disponibles pour les mutations responsables, les éleveurs peuvent commencer à identifier les porteurs dans le but d’éliminer la mutation et la maladie de leur race.

 

Références :

Lien OMIA : [1928-9615]

Donner J, Freyer J, Davison S, et al. (2023) Genetic prevalence and clinical relevance of canine Mendelian disease variants in over one million dogs.  PLoS Genet. 19(2):e1010651. [pubmed/36848397]

Mignan T, Targett M, Lowrie M. (2020) Classification of myasthenia gravis and congenital myasthenic syndromes in dogs and cats. J Vet Intern Med 34:1707-1717. [pubmed/32668077]

Tsai KL, Vernau KM, Winger K, Zwueste DM, et.al. (2020) Congenital Myasthenic Syndrome in Golden Retrievers Is Associated With a Novel COLQ Mutation. J Vet Intern Med. 34(1):258-265. [pubmed/31769119]

Rinz CJ, Levine J, Minor KM, et al. (2014) A COLQ missense mutation in Labrador Retrievers having congenital myasthenic syndrome. PLoS One 9(8):e106425. [pubmed/25166616]

Mihaylova V, Müller JS, Vilchez JJ, et al. (2008) Clinical and molecular genetic findings in COLQ-mutant congenital myasthenic syndromes. Brain. 131(Pt 3):747-59. [pubmed/18180250]

 

Contribué par : Charlotte Gosselin and Audrey Grenier, promotion de 2027, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.