Atrophie rétinienne progressive (PRA), liée au GUCY2D

 

Gène impliqué : GUCY2D

Mode de transmission : Autosomique, récessive

Pour une maladie génétique autosomique récessive, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont des animaux porteurs qui peuvent transmettre la mutation à sa descendance.

Mutation : Insertion, gene GUCY2D ; c.1598_1599insT, p.(Ser534Glu frameshift STOP 20), exon7, chromosome 5.

Races : Spitz allemand

Système médical : Oculaire

Âge d’apparition des signes cliniques : 2 à 3 mois.

L’atrophie rétinienne progressive (PRA) est une famille de maladies génétiques qui affectent la vision de nombreuses races de chiens. Elle peut se manifester par une PRA précoce chez l’animal immature, due à un développement rétinien altéré, ou une PRA tardive chez l’animal adulte, due à une dégénérescence rétinienne. Quand les bâtonnets photorécepteurs rétiniens sont touchés, une altération de la vision par faible intensité lumineuse (cécité nocturne) se produit ; quand les cônes photorécepteurs rétiniens sont touchés, la vision des couleurs diurne est compromise. La perte de vision est progressive, commençant souvent par une perte de la vision nocturne suivie d’une perte de la vision diurne, comme dans les PRA bâtonnets-cônes. La perte de vision peut également suivre une progression inverse, comme dans les PRA cônes-bâtonnets.

Une PRA d’apparition précoce a été diagnostiquée dans une cohorte de Spitz allemands et a suivi une évolution de dégénération bâtonnets-cônes. Les premiers signes de perte de vision ont été observés vers l’âge de 2 à 3 mois, notamment l’absence de réflexe de menace, l’incapacité à éviter les objets et des difficultés de suivi visuel. Des signes de dégénérescence rétinienne ont été observés vers l’âge de 4 à 5 mois. Le séquençage du génome a été réalisé chez quatre chiens et une mutation causale du gène GUCY2D a été identifiée. L’analyse généalogique de trois pedigrees a confirmé une hérédité autosomique récessive, les descendants homozygotes atteints ayant des parents hétérozygotes non atteints. Le gène GUCY2D code pour une enzyme membranaire spécifique de la rétine qui est présente dans les cellules photoréceptrices et qui est impliquée dans le processus de conversion de l’énergie lumineuse environnementale en énergie électrochimique cellulaire.

Des études ADN complémentaires sur les Spitz allemands sont désormais nécessaires afin de déterminer les taux de pénétration et de fréquence des mutations au sein de la race. En attendant, les vétérinaires et les éleveurs de Spitz allemands doivent être attentifs à cette mutation et recourir aux tests ADN pour identifier les animaux porteurs et à la sélection génétique afin d’éliminer cette source potentielle d’APR chez leurs animaux.

 

Références :

Lien OMIA : [2646-9615]

Bortolini M, Winkler PA, Moreno JCD, et al. (2023) Preliminary characterization of a novel form of progressive retinal atrophy in the German Spitz dog associated with a frameshift mutation in GUCY2D. Vet Ophthalmol 26:532-547.  [pm/36872573]

Genetics Committee of the American College of Veterinary Ophthalmologists (2021) The Blue Book: Ocular disorders presumed to be inherited in purebred dogs. 13th Edition.  [https://ofa.org/wp-content/uploads/2022/10/ACVO-Blue-Book-2021.pdf]

Kelawala DN, Patil DB, Parikh PV et al. (2017) Clinical studies on progressive retinal atrophy in 31 dogs.  Iran J Vet Res. 18(2):119-123.  [pm/28775752]

 

Contribué par : Simon Destrempes et Anthony Racette, promotion de 2029, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.