Toxicose au cuivre, liée au COMMD1

 

Gène impliqué : COMMD1

Mode de transmission : Autosomique, récessive

Pour une maladie génétique autosomique récessive, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont des animaux porteurs qui peuvent transmettre la mutation à sa descendance.

Mutation : Délétion, gène COMMD1 : Délétion de 39.7kb dans les introns1-2 et 2-3, avec excision d’exon2, chromosome10.

Races : Bedlington Terrier

Système médical : Digestive

Âge d’apparition des signes cliniques : Dès l’âge de 1 an pour la détection d’une accumulation de cuivre dans le foie ; 3 à 4 ans pour l’apparition des signes cliniques de la maladie.

Le cuivre est un oligoélément essentiel qui est nécessaire à plusieurs processus métaboliques clés du corps.  L’excès et l’accumulation de cuivre dans le corps entraînent une toxicose au cuivre qui peut avoir des causes à la fois génétiques et environnementales.  La maladie génétique, observée chez les humains et les chiens, a été historiquement appelée maladie de Wilson et peut impliquer une absorption, une utilisation et/ou une excrétion dérégulée du cuivre par l’animal.

Dans les années 1970 et 1980, la toxicose au cuivre a été signalée comme une maladie génétique autosomique récessive chez la race de chien Bedlington Terrier.  Chez les animaux sensibles mais encore asymptomatiques, une accumulation de cuivre est détectée dans le foie à l’âge d’un an.  À l’âge de 3 à 4 ans, les signes cliniques de toxicité au cuivre comprennent la léthargie, l’anorexie, les vomissements, la polydipsie (augmentation de la consommation d’eau) et la polyurie (augmentation de la fréquence urinaire).  Ces symptomes évoluent vers des signes manifestes d’hépatite et de cirrhose, notamment la jaunisse, la perte de poids, la rétention d’eau abdominale (ascite) et l’encéphalopathie hépatique (détérioration de la fonction cérébrale).  Lors des analyses en laboratoire, les animaux affectés présentent une accumulation accrue de cuivre dans le foie et une excrétion diminuée de cuivre dans la bile.  Des études d’ADN menées en 1999 ont identifié un marqueur lié sur le chromosome 10 tandis qu’en 2005, la mutation en cause de la maladie chez les terriers Bedlington a été identifiée dans le gène COMMD1.  Ce gène code pour une protéine impliquée dans la dégradation normale des protéines cellulaires, et son inactivation entraîne une perturbation de l’excrétion du cuivre dans la bile conduisant à l’accumulation progressive de cuivre dans le foie et aux signes cliniques de toxicose au cuivre.  Les tests d’ADN pour la mutation COMMD1 ont réduit mais pas éliminé la toxicose au cuivre chez les Bedlington Terriers, indiquant que des mutations dans d’autres gènes doivent également être impliquées dans la maladie.  En 2016, des études chez le Labrador retriever ont identifié une mutation dans le gène ATP7B comme une autre cause génétique de toxicose au cuivre.  Le gène ATP7B code pour une protéine de transport du cuivre à travers la membrane cellulaire.  Il a été démontré par la suite que cette mutation de gène ATP7B peut contribuer à la toxicose au cuivre chez les Bedlington Terriers.  De plus, des facteurs environnementaux, comme les niveaux de cuivre dans l’alimentation, peuvent affecter la présentation et la progression de la maladie.

La toxicose au cuivre chez le chien demeure une maladie polygénique avec des apports environnementaux.  Les tests d’ADN sont recommandés pour les animaux de races sensibles qui seront utilisés pour la reproduction.  Des régimes à teneur réduite en cuivre et des médicaments pour augmenter l’excrétion du cuivre sont disponibles pour traiter les animaux affectés.

Aussi à regarder :

Gène ATP7B, Labrador Retriever.  Lien OMIA [1071-9615]

 

Références :

Lien OMIA : [1988-9615]

Mutton J, Yeomans S, White J. (2024) Copper hepatopathies in Australian dogs. Aust Vet J 102:385-391. [pm/38682427]

Haywood S, Swinburne J, Schofield E, et al. (2023) Copper toxicosis in Bedlington terriers is associated with multiple independent genetic variants. Vet Rec 193:e2832.  [pm/37038639]

Haywood, S. (2006) Copper toxicosis in Bedlington terriers. Vet Rec 159:687. [pm/17099181]

Forman OP, Boursnell ME, Dunmore BJ, et al. (2005) Characterization of the COMMD1 (MURR1) mutation causing copper toxicosis in Bedlington terriers. Anim Genet 36:497-501. [pm/16293123]

Johnson GF, Sternlieb I, Twedt, DC, et al. (1980) Inheritance of copper toxicosis in Bedlington Terriers Am J Vet Res 41:1865-6. [pm/7212417]

 

Contribué par : Stéphanie Belhumeur et Aziliz Duverger, promotion de 2029, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.