Dégénérescence cérébelleuse avec myosite (myopathie inflammatoire)

 

Gène : SLC25A12

Mode de transmission : Probablement autosomique récessif

Pour une maladie génétique autosomique récessive, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont porteurs et peuvent transmettre la mutation à leur descendance.

Mutations :

Mutation Berger hollandais : Substitution, gène SLC25A12, c.1046 T>C, p.(L349P), chr.36.

Mutation Retriever de la Nouvelle Écosse : Substitution, gène SLC25A12, c.1337 C>T, p.(P446L), chr.36.

Système médical : Musculaire, squelettique

Races: Berger hollandais, Retriever de la Nouvelle-Écosse

Âge d’apparition des signes cliniques : Entre 3 à 9 mois après la naissance chez le Berger hollandais et entre 10 semaines à 6 mois chez le Retriever de la Nouvelle-Écosse.

Un phénotype de faiblesse progressive impliquant une myopathie inflammatoire (myosite) et une atrophie musculaire généralisée a été observé chez de jeunes animaux d’un pedigree de berger hollandais.  L’analyse moléculaire a révélé qu’une mutation du gène SLC25A12 était la cause probable de la maladie.  Le gène SLC25A12 code pour la protéine AGC1 (aspartate-glutamate carrier 1) impliquée dans le transport mitochondrial du glutamate et l’état oxydatif de la cellule.  Il en résulte un environnement mitochondriale oxydé dans les cellules musculaires, ce qui expliquerait le phénotype de myopathie inflammatoire observé.  Une étude portant sur 130 bergers hollandais non apparentés n’a pas révélé la mutation en dehors du pedigree en question.

Un phénotype de maladie impliquant des signes cérébelleux d’ataxie et d’hypermétrie avec une présentation variable de faiblesse musculaire et de myopathie inflammatoire a été observé dans deux portées de Retriever de la Nouvelle-Écosse (NSDTR).  La caractérisation moléculaire a de nouveau identifié le SLC25A12 comme porteur d’une mutation causale, bien qu’à un site différent de celui observé dans la race du berger hollandais.  Des études portant sur 533 animaux NSDTR ont montré une fréquence de porteurs de 6,9 % dans la population européenne de NSDTR et une fréquence de porteurs de 2,6 % dans la population nord-américaine de NSDTR.

Grâce à ces informations génétiques, les tests ADN peuvent désormais être utilisés pour identifier les animaux porteurs afin d’éliminer la maladie et, à terme, la mutation des races affectées.

Références :

Lien OMIA : [2294-9615]

Stee K, Van Poucke M, Lowrie M, et al. (2023) Phenotypic and genetic aspects of hereditary ataxia in dogs. J Vet Intern Med. [pubmed/37341581]

Christen M, Rupp S, Van Soens I, et al. (2022) SLC25A12 missense variant in Nova Scotia Duck Tolling Retrievers affected by cerebellar degeneration-myositis complex (CDMC). Genes (Basel) 13:1223. [pubmed/35886006]

Shelton GD, Minor KM, Li K, et al. (2019) A mutation in the mitochondrial aspartate/glutamate carrier leads to a more oxidizing intramitochondrial environment and an inflammatory myopathy in Dutch shepherd dogs. J Neuromuscul Dis 6:485-501.  [pubmed/31594244]

 

Contribué par : Victoria Blouin et Ariane Vézina, promotion de 2028, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.