Dystrophie musculaire

 

Gène impliqué : DMD

Mode de transmission : Lié au chr.X recessive

Pour une maladie génétique récessive liée au chromosome X, un mâle doit avoir une copie de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie. Tous les mâles affectés transmettent la mutation à toutes les femelles de leur descendance. Une femelle doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie. Les femelles qui ont une seule copie de la mutation ne sont pas à risque de développer la maladie, mais sont des animaux porteurs qui peuvent transmettre la mutation à la moitié de leur progéniture en moyenne.

Mutations :

Mutation Maine Coon : Substitution, gène DMD ; c.4186 C>T, p.(H1396Y), exon30, chr.X

Mutation chat domestique : Substitution, gène DMD ; c.8333 G>A, p.(W2778 STOP), chr.X

Mutation chat domestique : Substitution, gène DMD ; c.4849 C>T, p.(Gln161 STOP), chr.X

Systèmes médicaux : musculaire

Races : Chat domestique, Chat domestique japonais, Maine Coon

Âge d’apparition des signes cliniques : Plus tôt ou plus tard dans la vie, en fonction de la mutation, mais progressive.

La dystrophie musculaire est une maladie caractérisée par un déclin et une faiblesse progressive des muscles squelettiques de l’animal.  Le gène DMD est un grand gène situé sur le chromosome X qui code pour la protéine Dystrophine, impliquée dans la contraction musculaire.  Des mutations spontanées du gène DMD peuvent donner lieu à une dystrophie musculaire chez plusieurs d’espèces, dont l’homme, le chien et le chat.  La dystrophie musculaire se caractérise par une destruction progressive des fibres musculaires avec une certaine niveau de reconstruction compensatoire mais inadéquat, et conduit souvent à la mort précoce de l’animal.  Puisque le gène DMD est situé sur le chromosome X, la dystrophie musculaire présente une hérédité liée au sexe, avec les animaux mâles affectés par la maladie et des mères sains mais porteuses de la mutation en question.  Comme les femelles porteuses sont facilement identifiées par leur progéniture mâle atteinte, les mutations du gène DMD à l’origine de la dystrophie musculaire tendent à s’autolimiter dans des pedigrees isolés.  Si la mutation du gène DMD entraîne une perte sévère de la fonction de la protéine Dystrophine, on observe le phénotype plus sévère de la dystrophie musculaire de Duchenne.  Si la mutation du gène DMD ne provoque qu’une perte partielle de la fonction de la protéine Dystrophine, on observe la dystrophie musculaire de Beckers, plus légère.  Il convient de noter que des mutations au sein de gènes autosomiques peuvent également être à l’origine de différentes formes de dystrophie musculaire.

Deux chats adultes mâles croisés Maine Coon, âgés de 2 ½ ans et issus d’un petit pedigree en Allemagne, ont présenté des irrégularités de la démarche, des difficultés à sauter, un toilettage insuffisant et une protrusion de la pointe de la langue.  Les chats atteints présentaient en outre une hypertrophie musculaire généralisée et des taux sériques élevés de créatine kinase.  Les signes cliniques ont été lentement progressifs.  Les coupes histologiques du tissu musculaire ont montré des signes de myopathie dystrophique, avec des myocytes atrophiés et une nécrose des fibres musculaires.  Des études moléculaires ont permis d’identifier une mutation du gène DMD en corrélation avec les animaux atteints.  Les tests ADN effectués sur d’autres chats du pedigree ont révélé un compagnon de portée mâle phénotypiquement et génotypiquement normal, un compagnon de portée femelle phénotypiquement normal qui était porteur de la mutation, et une mère phénotypiquement normale qui était porteuse de la mutation.

Un chat mâle domestique japonais à poil court de 9 ans a présenté un gonflement musculaire et des difficultés respiratoires qui se manifestaient depuis l’âge de 3 ans.  Le taux de créatine kinase sérique était élevé.  L’histologie musculaire a révélé une nécrose et une régénération musculaires compatibles avec une dystrophie musculaire.  Des études moléculaires ont permis d’identifier une mutation codant pour un arrêt prématuré dans le gène DMD comme cause probable du phénotype de dystrophie musculaire.

Au Royaume-Uni, un chat domestique mâle âgé d’un an s’est présenté avec des difficultés progressives à marcher et à manger, une langue épaissie et un cou épaissi et rigide.  Les taux sériques de créatine kinase étaient élevés.  L’examen histologique d’un échantillon de muscle a révélé une myopathie dégénérative et régénérative.  Des études moléculaires ont permis d’identifier une mutation entraînant un arrêt prématuré du gène DMD.

 

Références :

Lien OMIA : [1888-9685]

Muto H, Yu Y, Chambers JK, et al. (2024) Association of a novel dystrophin (DMD) genetic nonsense variant in a cat with X-linked muscular dystrophy with a mild clinical course. J Vet Intern Med 38(2) :1160-1166.  [pm/38415938]

Shelton GD, Tucciarone F, Guo LT et al. (2024) Precidion medicine using whole genome sequencing identifies a novel dystrophin (DMD) variant for X-linked muscular dystrophy in a cat.  J Vet Intern Med. 38(1):135-144.  [pm/38180235]

Hilton S, Christen M, Bilzer T, et al. (2023) Dystrophin (DMD) missense variant in cats with Becker-type muscular dystrophy. Int J Mol Sci 24(4):3192.  [pm/36834603]

Beckers E, Cornelis I, Bhatti SFM, et al. (2022) A nonsense variant in the DMD gene causes x-linked muscular dystrophy in the Maine Coon cat.  Animals (Basel) 12(21):2928.  [pm/36359052]

 

Contribué par : Leah Lallouz et Camille Rivest, promotion de 2028, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.