Maladie Charcot-Marie-Tooth  

 

Gène impliqué : FGD4

Mode de transmission : Autosomique récessif

Pour une maladie génétique autosomique récessif, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont porteurs et peuvent transmettre la mutation à leur descendance.

Mutation : Substitution, gène FGD4 (erreur d’épissage) ; c.1671+1 G>A, chr.5.

Système médical : Neurologique

Races : Holstein-Friesian, Jersey

Âge d’apparition des signes cliniques : Evident à partir de 2 ans.

Une vaste étude d’association phénotype-génotype a été réalisée sur plus de 130 000 vaches laitières néo-zélandaises et un QTL (locus de trait quantitatif) sur le chromosome 5 s’est révélé corrélé avec le poids corporel.  D’autres études ont permis d’identifier une mutation du site d’épissage du gène FGD4 comme responsable du phénotype.  Les animaux doublement mutants présentaient des réductions de poids significatives à l’âge de deux ans, ainsi qu’une certaine perte de contrôle moteur et une augmentation de l’agitation par rapport aux animaux témoins.  Le gène FGD4 code pour une protéine qui est impliquée dans la régulation du cytosquelette d’actine afin de conférer à la cellule une forme appropriée. Chez l’homme, les mutations du gène FGD4 peuvent être responsables de la neuropathie motrice et sensorielle appelée maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT).  L’évaluation histologique des nerfs périphériques des bovins atteints a montré une hyperplasie des cellules de Schwann, une démyélinisation, un gonflement et une dégénérescence des axones, compatibles avec un diagnostic de CMT.  La fréquence des animaux porteurs (M/N) dans la population Holstein de Nouvelle-Zélande a été mesurée à 7,5 % et dans la population Jersey à 4,7 %.  Les tests ADN permettront désormais aux producteurs d’identifier les animaux porteurs afin d’éliminer cette maladie et cette mutation de leurs animaux par le biais d’un élevage sélectif.

 

Références:

Lien OMIA : [2374-9913]

Dittmer KE, Neeley C, Perrott MR, et al. (2022) Pathology of the peripheral neuropathy Charcot-Marie-Tooth disease type 4H in Holstein Friesian cattle with a splice site mutation in FGD4. Vet Pathol 59(3):442–450. [pm/35300540]

Reynolds EGM, Neeley C, Lopdell TJ, et al. (2021) Non-additive association analysis using proxy phenotypes identifies novel cattle syndromes. Nat Genet 53(7):949–954. [pm/34045765].

 

Contribution par : Mélissa Gendron et Mariane Robinson, promotion 2028, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.