Malformation vertébrale complexe (CVM)

 

Gène impliqué : SLC35A3

Mode de transmission : Autosomique récessif

Pour une maladie génétique autosomique récessif, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont porteurs et peuvent transmettre la mutation à leur descendance.

Mutations :

Mutation Holstein Friesian : Substitution, gène SLC35A3 ; c.538 G > T, p.(V180F), chr.3.

Mutation Montbéliarde : Substitution, gène SLC35A3 ; G>T, p.(R25S), chr.3.

Systèmes médicaux : Squelettique, cardiovasculaire

Races : Holstein, Montbéliarde

Âge d’apparition des signes cliniques : Lors du développement fœtal, à la naissance.

La malformation vertébrale complexe (CVM) est une maladie génétique mortelle observée dans la race Holstein.  La plupart des fœtus atteints sont avortés avant la naissance, tandis que certains veaux naissent prématurément, d’autres sont mort-nés et très peu de veaux naissent vivants. La maladie se caractérise par une déformation de la colonne vertébrale comprenant des hémivertèbres, une scoliose et des fusions osseuses (synsotose) des vertèbres et des côtes, ainsi que des flexions articulaires (arthrogrypose) des pattes avant et parfois des pattes arrière. Des anomalies cardiaques sont présentes chez environ la moitié des veaux atteints et peuvent inclure des malformations septales, un déplacement de l’aorte et une hypertrophie ventriculaire.  Des études moléculaires ont identifié une mutation dans le gène SLC35A3, qui code pour une enzyme qui transporte des sucres nucléotidiques impliqués dans la synthèse de certaines molécules de glycoprotéines et de glycolipides.  Ces molécules de glycoprotéines et de glycolipides sont importantes pour la formation embryonnaire des dérivés du somite, c’est-à-dire des vertèbres et des côtes.  L’analyse des pedigrees a permis d’identifier un taureau d’élite (Carlin-M Ivanhoe Bell) comme responsable de la dissémination internationale de la mutation responsable de la CVM par insémination artificielle. En 1999, la fréquence des animaux porteurs de la CVM a été estimée à 31 % pour les taureaux Holstein de haut niveau au Danemark.  La disponibilité des tests ADN pour identifier les animaux porteurs a contribué à réduire la fréquence de la maladie.  Par exemple, la fréquence des animaux porteurs en Pologne entre 2004 et 2014 était de 6,29 %, alors qu’après 2016, la maladie et la mutation ont été éliminées.

 

Références:

Lien OMIA : [1340-9913]

Kamiński S. (2023) Eradication of carriers of complex vertebral malformation (CVM) and brachyspina in Polish Holstein-Friesian bulls. Pol J Vet Sci 26(2):315-317.  [pm/37389451]

Bourneuf E, Otz P, Pausch H, et al. (2017) Rapid discovery of de novo deleterious mutations in cattle enhances the value of livestock as model species. Sci Rep 7(1):11466.  [pm/28904385]

Ruść A, Hering D, Puckowska P, et al. (2013) Screening of Polish Holstein-Friesian bulls towards eradication of complex vertebral malformation (CVM) carriers. Pol J Vet Sci 16(3):579-81.  [pm/24195298]

Schütz E, Scharfenstein M, Brenig B.  (2008) Implication of complex vertebral malformation and bovine leukocyte adhesion deficiency DNA-based testing on disease frequency in the Holstein population. J Dairy Sci 91:4854-9.  [pm/19038961]

Thomsen B, Horn P, Panitz F, et al. (2006). A missense mutation in the bovine SLC35A3 gene, encoding a UDP-N-acetylglucosamine transporter, causes complex vertebral malformation. Genome Res 16(1):97-105. [pm/16344554]

Revell, S. (2001) Complex vertebral malformation in a Holstein calf in the UK Veterinary Record 149(21):659-660.  [pm/11764332]

 

Contribution par : Robin Delisle et Béatrice Laplante, promotion 2028, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.