Nanisme hypophysaire, lié à POU1F1

 

Gène : POU1F1

Mode de transmission : Autosomique récessif

Pour une maladie génétique autosomique récessive, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont porteurs et peuvent transmettre la mutation à leur descendance.

Mutation : Substitution, gène POU1F1 ; c.605-3 C>A, exon4, chr.31.

Systèmes médicaux : Squelettique, endocrinienne

Races : Chien d'ours de Carélie

Âge d’apparition des signes cliniques: Quelques semaines suivant la naissance

Le nanisme hypophysaire est une maladie génétique autosomique récessive observée chez quelques races de chiens, notamment le berger allemand et le chien de l’ours de Carélie.  L’hypophyse antérieure est une glande endocrine contenant plusieurs types de cellules responsables de la production et de la sécrétion d’un certain nombre d’hormones, dont l’hormone de croissance (somatotrophine) et l’hormone thyréotrope.  Des perturbations génétiques dans le développement de l’hypophyse antérieure ou dans l’expression de gènes d’hormones spécifiques peuvent entraîner des troubles de la croissance décrits comme un nanisme hypophysaire.  Chez le berger allemand, on décrit un nanisme proportionnel avec réduction de la taille et du poids accompagné d’une alopécie.  Ce phénomène est dû à une mutation du gène LHX3 qui code pour un facteur de transcription nécessaire au développement normal de l’hypophyse.  Dans une petite cohorte de bergers allemands hollandais, la fréquence de portage de la mutation LHX3 a été mesurée à 18,9 %.  Dans la race des chiens d’ours de Carélie, on observe un nanisme proportionnel qui peut également s’accompagner d’une alopécie.  Cette fois, le défaut génétique se situe au niveau du gène POU1F1, qui code pour un facteur de transcription nécessaire à la différenciation des cellules somatotrophes et aussi à l’expression du gène de l’hormone de croissance.  Une fréquence de porteur de 8 % a été mesurée pour la mutation POU1F1 dans la race des chiens d’ours de Carélie en Finlande.

Les tests ADN pour ces mutations peuvent maintenant être utilisés par les éleveurs pour identifier les animaux porteurs afin de prendre les décisions d’élevage appropriées pour éliminer la condition et finalement éliminer les mutations.

 

Références :

Lien OMIA : [2315-9615]

Donner J, Freyer J, Davison S, et al. (2023) Genetic prevalence and clinical relevance of canine Mendelian disease variants in over one million dogs.  PLoS Genet. 19(2):e1010651. [pubmed/36848397]

Kyöstilä K, Niskanen JE, Arumilli M, et al. (2021) Intronic variant in POU1F1 associated with canine pituitary dwarfism. Hum Genet 140:1553-62.  [pubmed/33550451]

Andresen E, Willeberg P. (1977) Pituitary dwarfism in Carelian bear-dogs: evidence of simple, autosomal recessive inheritance. Hereditas 84:232-4.  [pubmed/838602]

 

Contribution par : Shao Doyon-Degroote et Maude Robin, promotion 2028, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.