Dyskinésie ciliaire primaire (type Malamute d’Alaska)

 

Gène : NME5

Mode de transmission : Autosomique récessif

Pour une maladie génétique autosomique récessive, un animal doit avoir deux copies de la mutation en question pour être à risque de développer la maladie.  Les deux parents d’un animal affecté doivent être porteurs d’au moins une copie de la mutation.  Les animaux qui n’ont qu’une seule copie de la mutation ne risquent pas de développer la maladie, mais ils sont porteurs et peuvent transmettre la mutation à leur descendance.

Mutation : Délétion, gène NME5 ; c.43 dél. A, p.(T15L fs STOP 56), chr.11.

Système médical : Respiratoire, (neurologique, reproducteur)

Races : Husky sibérien, Malamute d'Alaska

Âge d’apparition des signes cliniques: Dès la naissance.

La dyskinésie ciliaire primaire (DCP) chez le chien est une ciliopathie, c’est-à-dire une maladie génétique des cils.  Les cils sont des structures microscopiques ressemblant à des poils que l’on trouve sur les surfaces apicales de certaines cellules épithéliales, notamment dans les voies respiratoires et reproductives.   Les mouvements coordonnés des cils, semblables à des vagues, permettent d’éliminer le mucus, la poussière et les bactéries de la surface des voies respiratoires, ou de propulser les gamètes dans le système reproducteur.  Les principaux signes cliniques de la PCD concernent le système respiratoire et comprennent la toux, les éternuements, un écoulement nasal excessif ainsi que des infections telles que la sinusite, la bronchite et la pneumonie.  Ces symptômes répondent au traitement médical mais sont récurrents.

Chez le malamute d’Alaska, les chiots d’une portée consanguine présentaient une toux persistante et des écoulements nasaux, ce qui a permis de suspecter la présence d’une DCP.  Un autre Malamute d’Alaska issu d’une portée non apparentée a présenté des signes respiratoires similaires ainsi qu’une hydrocéphalie.  Il est à noter que les cellules épendymaires du système nerveux central sont ciliées et participent à la circulation du liquide céphalo-rachidien.  La microscopie électronique de l’épithélium respiratoire a révélé des anomalies structurelles des cils.  Des études moléculaires ont permis d’identifier une mutation homozygote du gène NME5 comme responsable des phénotypes PCD observés.  Une étude portant sur 407 Malamutes d’Alaska a révélé une fréquence de porteurs pour la mutation de 1,7 %.

Plusieurs mutations génétiques spécifiques à une race ont été associées à la PCD chez les chiens :

Malamutes d’Alaska – gène NME5, lien OMIA : [2206-9615]

Old English Sheepdog – gène CCDC39, lien OMIA : [1540-9615]

Berger australien – gène STK36, lien OMIA : [2623-9615]

 

Références :

Lien OMIA : [2206-9615]

Donner J, Freyer J, Davison S, et al. (2023) Genetic prevalence and clinical relevance of canine Mendelian disease variants in over one million dogs.  PLoS Genet. 19(2):e1010651. [pubmed/36848397]

Anderegg L, Im Hof Gut M, Hetzel U, et al. (2019) ME5 frameshift variant in Alaskan Malamutes with primary ciliary dyskinesia. PLoS Genet 15:e1008378.  [pubmed/31479451]

 

Contribution par : Katherine Bourgon et Catherine Lalanne, promotion 2028, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.